Gérer le stress de la récolte

S'il y a quelque chose que les deux dernières années nous ont appris à tous, producteurs agricoles ou non, c'est que rien n'est certain. En raison de la pandémie, bon nombre de choses que nous tenions pour acquises, les voyages, l'école ou les événements publics, ont été associées à des niveaux de stress que la plupart d'entre nous n'avaient jamais connus auparavant. L'anxiété culturelle est devenue la norme. Le besoin de prendre un temps d'arrêt pour souffler un peu est toujours présent.

Les effets de la vie à la ferme sur la santé mentale

Pour les producteurs et les autres personnes qui travaillent dans le secteur agricole, le stress du temps des récoltes s’ajoute au reste. Dans une bonne année, lorsque Mère Nature collabore et que les conditions pour produire des récoltes saines sans difficultés de croissance sont réunies, les producteurs sont optimistes, envisageant une récolte rentable et un retour d’investissement intéressant pour tout le travail accompli. Mais quoi faire quand les choses ne se déroulent pas comme prévu?

L'année qui se termine n'a pas particulièrement été facile pour les producteurs agricoles canadiens. Dans tout l'Ouest, le temps anormalement chaud et sec a retardé le développement des cultures, ce qui signifie que malgré tous les efforts déployés par les producteurs dans leurs champs, ils récoltent moins. Et les gigantesques incendies de forêt n’ont fait qu’aggraver la situation. De nombreuses lignes ferroviaires dont dépendent beaucoup de producteurs pour le transport des récoltes vers les marchés ont été endommagées, des routes ont été fermées, entraînant des retards importants, les capacités d'expédition ont été réduites et des restrictions supplémentaires ont été mises en place pour diminuer les risques futurs. Ça fait beaucoup à la fois.

La gestion du stress par les producteurs

Heureusement, il existe des stratégies et des trucs pour gérer l'anxiété ainsi que des organismes qui offrent un soutien en matière de santé mentale aux producteurs agricoles. La clé est de reconnaître que le stress est bien réel et qu'il est important de prendre soin de sa santé mentale. Pour vous aider à comprendre ce que tout cela signifie, nous avons dressé une courte liste de conseils, avec l'aimable concours de la Do More Agriculture Foundation.

1. Faites-le pour vous.

L'activité physique est un élément important de la gestion du stress, quel qu'il soit. Qu'il s'agisse d'un simple jogging le soir sur une route de campagne ou d'une séance d'entraînement intensif, le fait de prêter attention aux besoins physiques de votre corps peut engendrer d’énormes bénéfices pour votre santé mentale. Allez-y, faites-le.

2. Parlez-en.

Comme nous le savons tous, la communauté agricole est une communauté forte. Nous avons tous des défis similaires et nous partageons le même stress. Discuter avec ses pairs de la façon dont les choses se passent – dans les champs et à la maison – peut vraiment aider à alléger le fardeau et nous faire réaliser que, en quelque sorte, nous « cultivons » les mêmes difficultés.

Pour vous aider à vous connecter aux autres, la Do More Foundation soutient même le programme Talk it Out pour connecter entre eux les producteurs agricoles des diverses communautés à travers le Canada.

3. Au besoin, faites appel à un professionnel.

Ne vous y trompez pas, les statistiques sur le stress en milieu agricole sont en hausse. Nous avons tous nos problèmes ou connaissons tous des personnes dans nos vies qui n'ont pas obtenu l'aide dont elles avaient besoin, au moment où elles en avaient besoin. Si le risque d'une mauvaise récolte cause un stress trop lourd à porter, faites appel à un des nombreux organismes prêts à vous aider. Que ce soit chez Services de crises du Canada, au Centre de prévention du suicide ou à la Ligne d’aide sur la santé mentale, prenez le téléphone. 

Par-dessus tout, rappelez-vous que chaque jour apporte de nouvelles occasions de réussite. Soyez bienveillants les uns à l’égard des autres et envers vous-même. L'agriculture vient avec ses défis, mais elle peut aussi venir avec l’existence la plus satisfaisante qui soit.